Ce week-end, pour la première fois depuis quatre ans et demi, j'ai laissé la maman que je suis à la maison pour retrouver la femme et l'épouse que j'étais le temps d'un week-end.
James a troqué sa casquette de père de famille contre celle de mari dévoué et on a embarqué dans l'Eurostar pour un week-end en amoureux dans la capitale britannique.
C'était beau, c'était bien, c'était dépaysant, c'était intense mais étonnamment reposant.
Pour la première fois depuis quatre ans et demi, on a vécu sans regarder nos montres.
On a mangé quand on en avait envie, on s'est promenés de jour comme de nuit, on s'est couchés tard, on s'est levés tard, on s'est reposés, on a PRO-FI-TE.
On a pris un bain au lieu de le donner, on s'est pomponnés au lieu de les habiller, nos mains ont quitté les poignées de la poussette pour se retrouver, comme si de rien n'était, comme si elles ne s'étaient jamais lâchées.
Pas de biberon à préparer, pas de repas à penser, pas de couches à changer, pas de disputes à gérer, pas de pleurs à consoler.
Juste profiter, s'occuper de soi, s'occuper de l'autre et se rappeler qu'on n'est pas que des parents. Que depuis que nos enfants sont là on se demande comment on faisait avant, mais que c'est bien aussi d'être deux, d'être amoureux, de se surprendre, de se chouchouter, de voyager, de flâner, de s'aimer.
Se dire aussi que lorsqu'on s'aime on est magiciens. Qu'à partir de rien on peut donner la vie. Que s'aimer à deux c'est merveilleux, s'aimer à trois c'est magnifique et s'aimer à quatre c'est encore mieux.
On a vraiment apprécié ce week-end, c'était une parenthèse inespérée et si rare qu'on en a profité comme si chaque minute nous était comptée.
Mais on était pressés de rentrer Dimanche soir.
On a couru pour prendre notre RER avec pour seul but d'arriver avant que nos enfants ne soient couchés.
Et on les a retrouvés.
La maman que je suis a immédiatement repris ses fonctions mais je me suis promis de faire attention. Etre une maman c'est merveilleux, mais être une épouse et une femme c'est indispensable pour soi, pour son couple et pour ses enfants.
Maintenant, j'ai une nouvelle philosophie : se faire du bien pour faire du bien. Et c'est la meilleure des thérapies.
A mon avis.