Aujourd'hui, c'est la journée mondiale de l'allaitement. Ca m'a permis de réaliser que je n'avais encore jamais parlé allaitement sur ce blog. C'est donc l'occasion de me rattraper.
Avant d'être enceinte, j'étais catégorique : Non, je n'allaiterai pas mon bébé. Ca ne me tentait pas du tout, je trouvais ça limite malsain. Je n'avais pas envie qu'un bébé vienne tétouiller mes seins n'importe où et à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Les vaches produisaient très bien du lait, inutile de les mettre au chômage et de leur piquer leur boulot.
Puis je suis tombée enceinte.
A un mois de grossesse, j'étais toujours aussi catégorique : l'allaitement pour moi ce serait niet.
Petit à petit, mon ventre a commencé à s'arrondir, les hormones à faire effet et mes certitudes se sont un peu envolées.
A la fin de ma grossesse mon dialogue avait changé, j'avais envie d'essayer d'allaiter mon bébé, juste pour voir ce que ça faisait. Voir si j'en étais capable.
Ma fille est venue au monde par césarienne, ce qui ne facilitait pas les choses, mais peu importe. J'avais dit que j'essaierai alors quand on m'a proposé de la mettre au sein, j'ai dit OK.
Ca n'a pas été facile. A chaque tétée j'appelais une sage-femme pour qu'elle m'aide à bien positionner mon tout petit bébé. Je n'y arrivais pas toute seule et puis j'étais gênée par ma cicatrice. Mais étrangement, ça m'a plu, c'était une sensation apaisante (lorsque ça marchait !).
Au bout de 3 jours, la montée de lait est arrivée, mes seins ont doublé de volume, ça tirait, ça faisait mal, je me disais que j'étais quand même un peu maso même si pour une fois j'avais enfin une poitrine digne de ce nom. Heureusement, une sage-femme m'a montré la technique du verre d'eau qui consiste à remplir un verre d'eau chaude et à le "ventouser" sur son sein pour faire sortir doucement l'excédent de lait. C'est pas très glamour, mais ça m'a vraiment soulagée et ça m'a permis de continuer.
A la sortie de la maternité, l'allaitement était loin d'être au point, mais j'avais toujours envie de m'accrocher. Chaque semaine j'emmenais ma Baby Girl à la PMI pour la faire peser. Les puéricultrices de la PMI m'ont très bien accompagnée, m'ont montré des positions d'allaitement différentes, m'ont rassurée, m'ont encouragée à allaiter ma fille à la demande alors que le pédiatre que j'avais vu pour la première visite de bébé m'avait dit d'introduire des biberons, que mon lait n'était pas assez nourrissant. Il avait même réussi à me faire culpabiliser.
Heureusement, j'ai tenu bon, j'avais pris goût à l'allaitement. Ma fille adorait tétér, elle s'endormait à chaque fois tout contre moi et j'aimais cette sensation de plénitude qui se dégageait de mon tout petit bébé.
Puis il y a eu les pics de croissance, la sensation de ne plus avoir assez de lait lorsque Baby Girl réclamait à longueur de journée, les crevasses douloureuses, les engorgements, l'envie de baisser les bras, souvent et de passer aux biberons.
Un jour, épuisée, j'ai appéle ma pédiatre, pour qu'elle me dise quel lait je pouvais donner à mon enfant. Mais je ne savais même pas préparer un biberon. Personne ne m'avait montré, j'étais perdue. Et puis je sentais que ma fille adorait être allaitée. Alors, j'ai continué à la nourrir exclusivement au sein jusqu'à la diversification alimentaire. Puis j'ai introduit progressivement les biberons en même temps que les légumes tout en conservant les tétées du matin et du soir pendant encore plusieurs mois. C'était notre moment câlin à toutes les deux. J'avais de plus en plus envie de la sevrer mais je n'arrivais pas à le faire de moi-même, je voulais que cela vienne d'elle. Et c'est ce qui s'est passé.
Un soir, elle n'a plus réclamé à téter. C'était terminé.
Lorsque Baby Boy est né, cette fois-ci, je savais que je l'allaiterais. J'étais confiante, c'est quelque chose que je maîtrisais et je ne me posais aucune question à ce sujet. Ca me paraissait naturel.
Mais Baby Boy, contrairement à sa soeur, n'aimait pas téter. Il tétait très mal, réclamait peu et ne prenait presque pas de poids. Après trois mois d'allaitement exclusif assez chaotiques, ma pédiatre m'a dit qu'il fallait passer aux biberons et à l'allaitement mixte. Sur le moment j'ai mal encaissé la chose, j'avais l'impression d'avoir échoué avec lui. Et puis lorsque je l'ai vu se jeter sur ses biberons, les boire jusqu'à la dernière goutte, s'arrondir de jour en jour et sourire jusqu'aux oreilles, j'ai su que j'avais fait le bon choix. A 6 mois Baby Boy était complètement sevré et il respirait la joie de vivre. Ca m'allait très bien.
L'allaitement mixte est ce qui convenait le mieux à Baby Boy. L'allaitement exclusif long est ce qu'il fallait à sa soeur. Chaque bébé est différent, chaque allaitement l'est également.
J'ai entendu, j'ai lu beaucoup de choses sur l'allaitement, sur ses bienfaits, sur le fait, par exemple, que les bébés allaités étaient moins malades que ceux qui ne l'étaient pas mais qu'ils se réveillaient plus fréquemment la nuit.
Little Girl a été allaitée bien plus longtemps que Baby Boy. Elle a été bien plus souvent malade que lui. Je pense qu'elle est de santé plus fragile, voilà tout. Elle se réveillait également plus fréquemment la nuit, mais ça a toujours été une petite dormeuse contrairement à son frère qui dormait 20 heures par jour en sortant de la maternité.
Après, je reste persuadée que le lait maternel est ce qu'il existe de mieux pour un nourrisson, que quand on veut et quand on peut allaiter c'est l'idéal pour son bébé mais que ce n'est pas une obligation et que si l'allaitement ne nous tente pas, il ne faut pas se forcer.
Le plus important dans tout ça c'est l'amour et l'attention que l'on peut donner à son bébé. C'est cela qui le construit et lui donnera confiance pour réussir au mieux sa vie future. Et si l'on donne tout son amour à son enfant, qu'on lui apprend la confiance en lui, qu'il soit allaité ou biberonné, on a déjà gagné.
Et vous, vous quel lait avez vous donné à votre bébé ? Comment ça s'est passé ?