Je n'aime pas attendre. J'ai horreur de ça même. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis "juste à l'heure" quand tout va bien et parfois un peu en retard à tous mes rendez-vous. Pour ne pas avoir à attendre.
Je n'aime pas les files d'attente aux supermarchés, je ne fais jamais les soldes les premiers jours et j'évite tant que possible de prendre ma voiture aux heures de pointe. Et si je suis bloquée dans un embouteillage, je râle.
Mais de toutes les attentes que je connaisse, la plus insoutenable est l'attente d'un bébé.
Lorsqu'on veut un bébé, on rentre dans un autre espace-temps.
On calcule plus ou moins précisément sa date d'ovulation, on cible les jours les plus propices, ceux où il faudra faire comprendre à son homme que ce soir, c'est LE soir. On met toutes les chances de son côté, on croise les doigts et on attend le verdict. Quinze jours en moyenne. Quinze longs jours. On est attentive au moindre symptôme qui pourrait signifier que cette fois-ci c'est la bonne. On s'invente des nausées, des maux de ventre, des douleurs mammaires. Et puis souvent on est déçue. Les règles débarquent entrainant avec elles tout espoir de maternité.
Pour cette fois-ci.
Parfois l'attente est très courte. On tombe enceinte dès l'arrêt de la pilule. On n'a même pas le temps de réaliser, d'espérer, d'attendre que le test de grossesse affiche deux barres verticales et nous voilà enceinte.
Mais parfois, c'est long. Très long. Trop long. Parfois même ça n'arrive pas pendant des mois, des années. Une vie entière.
Je suis tombée enceinte de Baby Boy au bout de deux petits mois. Je n'ai pas eu à attendre, à espérer. Ce deuxième bébé est arrivé en un claquement de doigts.
Pour Little Girl ça a été bien plus long. 10 mois. 10 mois au cours desquels je me suis posée tout plein de questions. C'était notre premier bébé, on ne savait donc pas si on pourrait ou non devenir parents. Si ça fonctionnerait entre nous. C'était stressant.
Je ne compte pas le nombre de tests de grossesse que j'ai pu faire à chaque retard de règles. Toujours négatifs. J'avais des cycles très longs et très irréguliers ce qui ne facilitait pas les choses.
Mais Little Girl est arrivée. Baby Boy a suivi. 10 mois dans une vie c'est rien. Nous sommes des parents comblés, nous sommes des parents chanceux.
Néanmoins, je me souviens du doute qui m'envahissait à chaque test négatif, de la déception, de la tristesse que je ressentais. Je voulais devenir mère et je n'étais pas certaine d'y parvenir.
Aujourd'hui je pense à cette amie qui a attendu 5 longues années avant d'avoir la chance de connaître les joies de la maternité. Elle est aujourd'hui maman d'une petite fille de quelques mois, adorable, qu'elle n'attendait plus.
Je pense à cette amie qui a attendu 10 ans son premier bébé "miracle" obtenu au bout de trois FIV et qui est aujourd'hui maman de 5 beaux enfants !
Je pense à cette amie qui a déjà deux beaux garçons mais qui rêve plus que tout d'un troisième petit bout qui ne vient pas, et qui cumule les fausses-couches, accusant le coup, mais sans baisser les bras. Je suis sûre que son rêve se réalisera.
Je pense à cette cousine qui a eu ses deux enfants par FIV après des années de traitement, de déception et d'échecs. Aujourd'hui elle est comblée, même si elle aimerait bien en avoir un troisième, mais elle ne trouve pas le courage de réaffronter tout ça.
Je pense à ce couple d'amis qui vient de souffler ses 50 bougies et qui n'a jamais pu avoir d'enfant, malgré toutes les démarches qu'ils ont entreprises.
Je pense à tous ceux qui attendent désespéremment que la cigogne trouve leur adresse, que la vie leur laisse à leur tour la joie de passer le relais, de donner la vie.
L'attente est longue, le chemin souvent semé d'embuches, mais heureusement la plupart des histoires finissent bien.
Pour certains, devenir parent est un combat quasi-quotidien. Le combat d'une vie pour la vie.
A tous ces parents dans l'attente d'une belle nouvelle, d'un trait qui apparaît sur un test de grossesse, je souhaite de garder l'espoir, le courage et je suis certaine que leur rêve se réalisera.
A tous ces parents dans l'attente, je souhaite pour cette nouvelle année qu'ils connaissent (ou revivent) enfin les joies de la maternité et j'espère voir apparaître très prochainement sur leurs visages les cernes des jeunes parents heureux.
La cigogne a dû recevoir un GPS à Noël. Cette année, c'est sûr, elle trouvera leur adresse. Y'a intérêt.
Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie.