Mes deux grands ont 6 ans et 4 ans (bientôt).
J'ai l'étrange impression qu'ils sont nés hier et que j'ai déjà presque tout oublié.
On m'avait prévenue pourtant. J'ai eu beau essayer de profiter à 100% de chaque instant, j'ai déjà du mal à me souvenir.
Comme si ce n'était qu'un rêve.
Comme si ce n'était pas vraiment eux.
En les regardant maintenant j'ai du mal à m'imaginer qu'ils ont été ces touts petits bébés que j'ai porté d'une seule main, avec qui j'ai dormi semi-assise pendant de longues nuits, que j'ai allaité, baigné, changé, dorloté, pouponné.
J'ai l'impression que les bébés qu'ils étaient ne peuvent pas être devenus les enfants qu'ils sont aujourd'hui.
Que ce n'est pas possible.
C'est un peu comme s'ils n'avaient jamais été bébé. Comme si ce n'était pas eux. Comme si j'avais eu des bébés puis qu'on me les avait échangés contre des enfants plus grands.
C'est arrivé si vite.
Un premier quatre-pattes, un petit pas chancelant, un premier repas tout seul, un pipi sur le pot, une couche qui devient culotte, une rentrée à l'école maternelle et tout qui s'accélère...
De nourrissons, ils sont devenus bébés, puis petits enfants et enfants. Demain ils seront adolescents, adultes et parents et je n'aurais toujours pas compris comment ça a pu arriver.
Mon petit dernier à 6 mois aujourd'hui. J'ai beau en profiter encore plus intensément car je sais à quel point ça va vite, je le vois grandir à vue d'oeil. A 5 mois il avait déjà une dent, à 6 mois il en a 2, il se tourne, se retourne, joue et attrape tout ce qui est à sa portée, sourit, commence à essayer de parler, rampe, se déplace et tient déjà assis.
Il est né hier, mais j'ai déjà presque oublié le tout petit bébé qu'il était. Je ne me souviens déjà presque plus de ses mimiques, de son odeur de nourrisson, de ses gestes saccadés, de ses sourires aux anges et de ses pleurs de petit chat affamé.
J'aimerais trouver le bouton pause, garder encore un long moment ce bébé encore bébé.
Je sais que c'est le dernier. Alors je saisis encore une dernière fois la chance qui m'a été donnée de pouvoir profiter des premières années magiques d'une nouvelle vie. Je ne veux rien gâcher, rien rater de ces instants si furtifs.
Je n'arrive pas à réaliser que dans quelques mois, dans quelques années il sera lui aussi un petit enfant avec sa personnalité, ses envies, ses colères, ses rires et ses larmes.
Et pourtant, je sais que dans quelques temps je n'arriverai déjà plus à voir en lui le bébé qu'il a été.
Bientôt je n'aurai plus de bébé à la maison et même si je sais qu'aujourd'hui la famille est au complet, même si je suis très fière des enfants que mes deux grands sont devenus, même si j'aime partager chaque jour de nouvelles choses avec eux, ça va drôlement me manquer.