Depuis que je suis enceinte, la question que j'entends le plus souvent c'est : "Alors, c'est une fille ou un garçon ?"
Je comprends très bien qu'on me la pose, c'est une question tout à fait légitime. Je la pose moi-même aux futures mamans de mon entourage.
Pour mes deux précédentes grossesses, cette question ne me dérangeait pas du tout, au contraire. Je connaissais la réponse et j'y répondais avec plaisir, la main sur le ventre et le sourire aux lèvres.
Mais là ce n'est pas pareil et du coup cette question est un peu gênante.
Je m'explique.
On a la chance d'avoir déjà une fille et un garçon, alors avec James, on a eu envie que cette grossesse soit un peu différente des deux précédentes. On a décidé de conserver le mystère et de ne découvrir le sexe de notre bébé qu'à sa naissance.
Du moins c'est comme ça qu'on voyait les choses.
A la première échographie, celle des 12 SA j'ai fièrement annoncé à l'échographe qu'on ne voulait pas connaitre le sexe de notre bébé parce que, vous comprenez, comme c'est le troisième et qu'on a déjà une fille et un garçon et blablabla et blablabla ...
L'échographe était ravi. Il m'a expliqué que presque tous les parents voulaient connaître le sexe de leur bébé le plus tôt possible et que ce n'était pas toujours évident à déterminer. Que parfois il se trompait et que ça le stressait parce que les parents lui en voulaient lorsqu'il annonçait finalement un autre sexe à l'échographie suivante.
Bref, on est ressortis de cette écho avec tout plein de photos de notre bébé mystère (l'échographe voulait sûrement nous remercier de ne pas lui avoir mis la pression) et fiers d'avoir tenu bon.
Et puis j'ai eu ce problème de placenta qui m'a obligée à rester couchée deux semaines et à repasser une écho.
Lorsque je suis retournée chez mon échographe, j'étais seule (James gardant les enfants à la maison), et ma curiosité a commencé à prendre le dessus sur ma détermination.
J'ai commencé à me dire qu'il me suffisait de poser une toute petite question pour savoir si je portais une fille ou un garçon et de lever le mystère. Que c'était si simple.
Que de toute façon, puisque j'accoucherai une nouvelle fois par césarienne je ne pourrai pas profiter de mon bébé à sa naissance. Je sais déjà que le jour J, je ne verrai mon tout petit que quelques secondes avant qu'on ne me l'enlève pour deux heures minimum, le temps que je puisse regagner ma chambre.
Et je ne me voyais pas apprendre dans une salle d'opération, toute seule, que je venais d'avoir un beau petit garçon ou une jolie petite fille. J'aurais été encore plus frustrée de ne pouvoir prendre mon bébé dans mes bras pour savourer ce moment et de ne pas pouvoir partager ce bonheur avec son papa.
Alors j'ai craqué. Et j'ai dit à mon échographe que si "par hasard" il voyait le sexe du bébé et que si en plus il était sûr à 100% de ce qu'il voyait, il pouvait me le dire.
Et il a vu. Donc, maintenant, je sais.
Mais je suis la seule à le savoir. En rentrant de l'écho, j'ai avoué à James avoir craqué et avoir demandé le sexe du bébé, ce qui ne l'a pas étonné. Il me connaît depuis le temps ! J'ai papillonné des yeux, lui demandant s'il voulait le connaître à son tour, lui disant que je pouvais le lui dire, rien qu'à lui, que ce serait notre secret. Mais il a refusé, il veut conserver la surprise.
C'est pas évident comme situation. Pour éviter de gaffer ou de me justifier, je mens et je dis à tout ceux qui me posent la question que je ne connais pas le sexe du bébé. Heureusement que je ne m'appelle pas Pinocchio sinon j'aurais un nez long comme le bras !
J'ai bien évidemment essayé de corrompre James (je sais, c'est mal), j'avais envie de partager la nouvelle avec lui mais il persiste dans son idée et veut conserver le mystère. Alors je respecte son choix et je me mords la langue plusieurs fois par jour pour ne pas gaffer.
Je suis donc la seule à connaître le sexe de mon bébé. C'est mon petit secret, mais qu'est-ce qu'il est dur à garder !
Et vous, vous connaissiez le sexe de votre bébé lorsque vous étiez enceinte ou vous vouliez le découvrir à sa naissance ?