J'ai eu trois enfants. Lorsque j'étais enceinte de Little Girl, les premiers mois, je clamais haut et fort que je ne l'allaiterai pas.
Je l'ai allaitée 17 mois...
Au fur et à mesure que mon ventre s'arrondissait, j'oubliais peu à peu mes convictions du début pour finalement me laisser tenter par l'expérience de l'allaitement. J'avais envie d'essayer, juste pour voir, sans me mettre la pression. Si ça marchait ça marchait, si ça ne marchait pas tant pis.
Les premiers jours ont été un peu compliqués, comme pour beaucoup. Les montées de lait étaient très douloureuses, j'avais des crevasses qui me faisaient souffrir, une cicatrice de césarienne qui n'aidait pas beaucoup et des difficultés à bien positionner mon bébé.
Little Girl tétait peu mais trop très souvent et ne dormait presque pas. J'étais épuisée et pourtant j'aimais ce moment privilégié que je partageais avec elle.
Mais l'allaiter restait compliqué, elle avait même perdu un peu de poids au début alors que je l'allaitais à la demande. Je ne savais jamais si elle avait pris suffisamment, si elle avait encore faim, j'étais un peu perdu. Sans compter que lorsqu'elle a eu un mois on a déménagé loin de toute famille, j'étais seule toute la journée avec mon bébé et la fatigue était de plus en plus présente.
Plusieurs fois j'ai voulu arrêter l'allaitement. Je trouvais qu'elle tétait beaucoup trop souvent, je me sentais totalement dépendante de ma fille et un peu emprisonnée par cet allaitement. Et en même temps j'aimais le fait de me sentir indispensable pour elle, nos têtes à têtes privilégiés et nos tétées câlins qui s'éternisaient. Et puis le sein était un moyen radical de l'apaiser au moindre petit bobo, c'était tout de même bien pratique et rassurant pour la maman débutante que j'étais il y a 7 ans.
Lorsque Baby Boy est né je ne me suis pas posé de questions sur l'allaitement. J'avais allaité sa soeur, je l'allaiterai aussi, y'avait pas de raison !
J'étais confiante, j'avais allaité un bébé pendant longtemps et je me sentais très à l'aise dans ce domaine puisqu'à la fin, avec Little Girl, l'allaitement se passait très bien.
Les premières tétées se sont plutôt bien passées mais plus les jours passaient et plus ça devenait compliqué. Baby boy pleurait lorsqu'il était au sein, il avalait beaucoup d'air et surtout il ne prenait pas de poids. J'étais de nouveau perdue avec l'allaitement. Moi qui pensait maitriser le sujet j'étais face à un bébé qui avait faim et que je ne parvenais pas à rassasier.
Finalement après avoir essayé plusieurs méthodes, je suis passée à l'allaitement mixte sur les conseils de ma pédiatre. Baby Boy a très vite repris du poids et préféré les biberons à l'allaitement. A 6 mois il était totalement sevré.
Quand Little Baby est né j'ai bien évidemment voulu lui aussi l'allaiter. Je suis têtue ascendant bornée.
J'étais confiante, zen, me disant que de toutes manières si ça ne marchait pas je lui donnerai le biberon mais au fond de moi j'y croyais et j'avais vraiment envie que ça marche.
Ca a été catastrophique ...
Pendant 48h il ne s'est pas alimenté. Lorsque je le mettais au sein il ne tétait pas du tout, comme s'il n'avait pas de réflexe de succion, ou pas faim. Avec les sages-femmes nous avons essayé toutes les astuces possibles. Rien à faire. Au bout de deux jours la sage-femme est arrivée avec un biberon puisqu'il fallait bien qu'il mange quelque chose. Elle l'a posé sur la table à côté de moi et nous avons mis Little Baby au sein une dernière fois pour essayer. Et là, miracle, il a commencé à téter !
Je suis donc partie de la maternité avec un bébé que j'allaitais, confiante et rassurée sur ses capacités à téter.
Malheureusement, il a suivi exactement le même chemin que son grand frère. Malgré un allaitement à la demande il ne prenait pas de poids, s'arrêtait de téter, gêné par l'air qu'il aspirait. J'ai demandé conseils à la PMI à plusieurs reprises, à la sage-femme qui venait me voir à la maison après mon accouchement, je l'ai emmené chez un ostéopathe, mais malheureusement rien ne marchait.
Au bout de deux mois, tout comme pour son frère, j'ai dû introduire des biberons et passer à l'allaitement mixte. Et tout comme son frère il a commencé à reprendre du poids, à mieux dormir et a arrêté de beaucoup pleurer.
Je regrette de ne pas avoir réussi à allaiter correctement mes garçons. J'ai compris un peu plus tard que j'avais ce qu'on appelle un REF (Réflexe d'Ejection Fort) qui gênait la tétée de mes bébés. Mais je l'ai compris bien trop tard et je n'ai pas su y remédier.
L'allaitement peut être quelque chose de merveilleux. Ca peut très bien se passer. J'ai des exemples autour de moi de mamans qui allaitent leurs bébés et pour qui tout se passe bien. Mais ça peut également être compliqué et dans ces cas-là il ne faut pas hésiter à se faire aider.
Il y a bien évidemment la Leche Leage (réseau pour l'allaitement maternel) qui peut être de très bons conseils, la PMI, la pédiatre, les sages-femmes et il existe aussi de nombreux sites internet internet comme le site d'Aptamil qui contient des informations intéressantes sur l'alimentation de la maman durant l'allaitement et qui propose aussi sur sa page spéciale Milupa profutura mama de mettre en évidence de manière interactive les besoins nutritifs accrus lors de l'allaitement.
Je pense avec le recul que je ne m'alimentais et que je ne buvais pas assez d'eau durant l'allaitement de mes garçons. Pour Little Girl j'avais pris des petits granulés pour booster l'allaitement, pour Baby Boy je n'ai rien pris et pour Little Baby j'avais essayé des vitamines spécifiques pour l'allaitement (je ne me souviens plus de la marque) et des tisanes qui favorisaient la montée de lait car je pensais que c'était ça mon problème. Ca fonctionnait bien, j'avais du lait, mais ça n'aidait pas mon bébé à mieux téter....
J'ai découvert qu'il existe également de nouveaux produits spécifiques à l'allaitement comme des barres de céréales ou du müsli. Il y a même du benelecta, une solution nutritionnelle que l'on peut utiliser en cas de douleurs.
Bref, des solutions existent pour aider les jeunes mamans qui rencontrent quelques difficultés à allaiter leur bébé.
Je reste néanmoins persuadée qu'allaiter peut être très naturel et très simple pour certaines mais bien plus compliqué pour d'autres et que l'on n'est pas toutes égales face à l'allaitement.
Chaque cas est différent et pour moi, le plus important, que l'on allaite ou pas son bébé, c'est d'en faire un bébé heureux, qui ne manque de rien et surtout pas d'amour ...